Les quatre pays où l’acquisition de la citoyenneté est la plus compliquée

L’acquisition de la citoyenneté demeure un chemin semé d’embûches dans divers coins du globe. Certaines nations, par leurs lois strictes et leurs processus administratifs rigoureux, rendent ce parcours particulièrement ardu. Qu’il s’agisse de critères basés sur la résidence, la descendance, la culture ou même l’investissement économique, ces obstacles peuvent varier grandement d’un territoire à un autre. Quatre pays se distinguent par la complexité de leurs démarches pour accorder la citoyenneté, constituant ainsi des cas d’étude intrigants pour ceux qui s’intéressent aux politiques d’immigration et d’intégration internationales.

Les critères d’acquisition de la citoyenneté à travers le monde

Les voies menant à la nationalité reflètent la diversité des traditions juridiques et des histoires nationales. Le droit du sol, principe selon lequel la nationalité est attribuée aux individus nés sur le territoire d’un État, contraste avec le droit du sang, qui lie la nationalité à la filiation. Ces deux principes fondamentaux, aux antipodes l’un de l’autre, déterminent souvent le premier contact d’un individu avec la citoyenneté.

La naturalisation, processus par lequel un étranger devient citoyen, reste une pratique courante, soumise à des conditions diverses : résidence prolongée, intégration culturelle, voire investissement économique. La complexité de ces conditions illustre la difficulté de devenir citoyen dans certains pays, où la citoyenneté se mérite, se discute, se prouve.

Les mécanismes d’adoption et de mariage ouvrent aussi des perspectives de cumul de nationalités, souvent encadrées par des dispositions légales spécifiques. L’adoption peut conférer la nationalité de l’adoptant à l’adopté, et le mariage peut simplifier l’accès à la nationalité du conjoint.

La question de la double ou plurinationalité soulève des enjeux juridiques et identitaires complexes. La possession de plusieurs nationalités, reconnue ou non par les États, confère des droits mais aussi des obligations, notamment militaires, que certains pays cherchent à clarifier ou à limiter, comme le montre la Convention de 1963 du Conseil de l’Europe.

paysage urbain

Focus sur quatre pays où obtenir la citoyenneté est particulièrement ardu

L’Allemagne, terre d’ordre et de rigueur, applique une politique de naturalisation stricte. La législation allemande sur la nationalité est teintée de prudence, voire de rigueur, et manifeste une certaine aversion pour la double nationalité, considérée comme un mal à éviter. Effectivement, bien que l’Allemagne ait ratifié la Convention de 1963 du Conseil de l’Europe, elle reste ferme sur sa politique d’éviter le cumul de nationalités, exception faite pour les citoyens de l’Union européenne ou ceux de la Suisse.

En Espagne, la flexibilité en matière de cumul de nationalités se limite aux accords bilatéraux avec certains pays, principalement ibéro-américains. La législation espagnole sur la nationalité, bien que permettant le doublement des passeports sous conditions, exige des résidents non-espagnols une durée de résidence substantielle avant de prétendre à la naturalisation. La barrière de la langue et l’intégration culturelle sont des prérequis non négociables pour les aspirants à la citoyenneté espagnole.

Le cas de l’Italie mérite une attention particulière. La législation italienne, autrefois rigide, s’est assouplie depuis la réforme de 1992, permettant désormais le cumul de nationalités. L’acquisition de la nationalité italienne par naturalisation reste un chemin semé d’embûches, avec une attente qui peut s’étendre sur une décennie. La reconnaissance du droit de sang y est prédominante, favorisant les descendants directs d’Italiens, au détriment des résidents étrangers sans liens de sang.

La Suisse, avec sa politique de neutralité bien connue, adopte une approche pragmatique mais exigeante en ce qui concerne l’acquisition de sa nationalité. Depuis la réforme de 1990, la Suisse autorise le cumul de nationalités, mais n’en demeure pas moins exigeante sur les critères d’intégration et de résidence. Avec un processus de naturalisation qui requiert une immersion profonde dans la culture et la vie suisses, l’accès à la citoyenneté helvétique est un privilège ardu à obtenir, même pour les résidents de longue date.

Les quatre pays où l’acquisition de la citoyenneté est la plus compliquée